domingo, 3 de octubre de 2010

Invitación para Literaturas limítrofes

UN DIÁLOGO LITERARIO ENTRE PAÍSES VECINOS

En Argentina es común hablar de los "países limítrofes", sobre todo en alusión a cuestiones migratorias y sociales. No es tan común hablar del diálogo (o su ausencia) literario entre Argentina y Uruguay, Paraguay, Bolivia y Chile, sus vecinos geográficos. Abordar ese diálogo (o su ausencia) significa pensar, una vez más, las relaciones de centro y periferia, en nuestro mundo policéntrico y multiférico, cuando ya ha acabado lo que ha dado en llamarse el proceso de "latinoamericanización" de Argentina, en un momento en que la hibridación de aspectos tradicionales de la cultura local con elementos propios de las culturas vecinas es más intenso e interesante que nunca.

Mesa: ¿Borges contra Neruda? O qué hacemos con la herencia de Mario Levrero y Roberto Bolaño.

Los cánones movedizos del Cono Sur. Fricciones entre poesía, prosa y teatro. Préstamos entre tradiciones colindantes. El problema del canon masculino.

Conversación entre Marcelo Damiani (Argentina), Ana Harcha (Chile) y Fernanda Trías (Uruguay).

El miercoles 6 de octubre a las 19:00 hs. en el CCEBA: Paraná 1159.

Por si te interesa (y te lo perdiste) lo podés ver completo acá.

sábado, 2 de octubre de 2010

Un gran poema de Carlos Schilling


Si cada noche vuelven las estrellas
y vuelve el viento y vuelven a fundirse
los amantes y el mar en mi memoria,
si hay más vasos, más sed y más botellas
y brindar equivale a despedirse,
¿es el fin el principio de otra historia?,
¿es la respuesta siempre otra pregunta?
Miren ahora donde el dedo apunta,
¿qué ven?, ¿fantasmas, hombres o mujeres?
Tal vez existen demasiados seres
en cada ser y demasiados mundos
en cada mundo y nunca se terminan,
no, pasan pero nunca se terminan
las horas y minutos y segundos
que faltan para ver el fin de todo
y su principio y cuál sería el modo
de conocer que en la A ya está la Z
y que las sobras son la obra completa,
cuál, cuál sería el modo de volver
a romper este vaso en otra vida
y contar cada vidrio y suponer
que la suma es la forma y la medida
de un acto para siempre reversible.
Tiene que ser, sí, debe ser posible;
más que posible, justo; más que justo
necesario, sentir el mismo gusto
de este vino en las bocas no besadas
todavía, en las lenguas descarnadas
de quienes nunca fueron mis amantes
y abrazarme a sus cuerpos palpitantes
para que mi memoria sea el mar
mismo y el viento y vuelvan a brillar
otra vez, cada noche, las estrellas...

De Confesiones impersonales, Alción, 2010.

viernes, 1 de octubre de 2010

Monde Drone

Par Marcelo Damiani

« Les envahisseurs : ces êtres étranges venus d'une autre planète. Leur destination : la Terre. Leur but : en faire leur univers. David Vincent les a vus. Pour lui, tout a commencé par une nuit sombre, le long d'une route solitaire de campagne, alors qu'il cherchait un raccourci que jamais il ne trouva. Cela a commencé par une auberge abandonnée et par un homme devenu trop las pour continuer sa route. Cela a commencé par l'atterrissage d'un vaisseau venu d'une autre galaxie. Maintenant, David Vincent sait que les envahisseurs sont là, qu'ils ont pris forme humaine et qu'il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé... ».
Ainsi commençait une des meilleures séries américaines des années 60. Bien sûr, elle était secrètement faite pour endoctriner les téléspectateurs. Son message pourrait se résumer ainsi le mal vient d'ailleurs, enveloppé dans une coquille qui semble humaine et qui, à sa mort, est consumée par des flammes rouges. Impossible d'être plus doctrinaire. Mais je pense que personne n'a encore remarqué le côté actuel de cette série qui d'ici peu fêtera son demi-siècle. Je ne veux bien sûr pas parler de son sens littéral mais métaphorique. Il semble que d'ici quelques années, ou peut-être moins, notre monde sera envahi par des co-quilles volantes qui semblent construites par des extra-terrestres.
Je veux parler évidemment des drones, ces véhicules aériens non habités (par des êtres humains, cela s'entend) C'est comme si quelqu'un s'était occupé d'inverser le sens de la série. À présent le danger vient de l'intérieur, et moins de ce qui semble humain que de ce qu'il y a d'inhumain dans l'humain.
Les drones (mot qui littéralement veut dire bourdon) ont envahi notre monde. Je parie qu'il y en a un qui est en train de survoler ma maison pendant que, distrait, j'écris cela, et peut-être y en a-t-il un au-dessus de la vôtre pendant que vous le lisez, étant donné que personne ne sait depuis quand les gouvernements font des essais là-dessus. Il ne serait pas étonnant que toutes ces soucoupes volantes dont les fans de science fiction parlent tant ne soient que des drones qui circulent dans le ciel, apportant et emmenant des choses dont nous ne voulons peut-être rien savoir.
Si les drones sont maintenant publics, c'est sûrement pour les rendre naturels, pour que nous nous habituions à leur présence, qu'ils soient le nouveau mécanisme d'ouverture ou une fausse transparence des systèmes de contrôle mondial pour mieux nous domestiquer. Ils veulent nous convaincre, et peu sont ceux qui doutent, que tôt ou tard ils le feront, qu'il est bien qu'un drone nous apporte notre delivery de nourriture chinoise ou de pizza, au lieu d'un pauvre jeune homme qui aide sa famille ou se paie ses études grâce à ce salaire. Ainsi, en plus, nous pourrons économiser beaucoup d'argent.
Par chance, je ne voyage pas la nuit sur des chemins solitaires. Par chance, je ne suis pas l'architecte David Vincent. Je ne me propose donc pas de vous convaincre que le cauchemar des drones a déjà commencé. Je me demande seulement, entre beaucoup d'autres choses, pourquoi ces objets volants en métal ont la permission de livrer de la nourriture et pas des livres. Serait-ce parce que c'est plus rentable ? Serait-ce pouf enfin pallier la faim de la planète ? Ou serait-ce parce que les livres on toujours été beaucoup, beaucoup plus dangereux qu'une bonne assiette de soupe chaude ?

 Traduit par Christian Roinat. Espaces Latinos. Automne — 2014