Par Ted
L’énigmatique David Revel n’est plus. Son testament mandate deux de
ses amis pour regrouper ses derniers écrits et les condenser dans un
recueil à forte teneur philosophique. Dans un rassemblement de poèmes,
nouvelles, idées, fantasmes, illusions, pensées et autres fantaisies
littéraires ses deux amis essayent de révéler aux lecteurs ce qu’a pu
être la vie de David Revel.
« La raison pour laquelle j’ai inséré ces poèmes ici est celle
qui sous-tend tout le livre : montrer la versatilité et la capacité
créative de David, afin de prouver à l’opinion publique qu’elle avait
tort de ne voir en lui qu’un vulgaire criminel. Pour moi et pour tous
ceux qui ont pu le côtoyer, il était écrivain culte occulté par
l’épaisse carapace sur laquelle il s’était personnellement chargé de
graver le mot SCENARISTE. Peut-être est-ce pour cette raison que j’ai eu
l’audace de désobéir, d’une certaine façon, à ses dernières volontés,
au risque qu’on m’accuse de trahir sa mémoire. Mais je pense qu’en
termes littéraires, le vrai sens de toute dernière volonté est d’être
trahi, comme c’est déjà arrivé en plus d’une occasion célèbre. »
Petite pépite que voila, ce faux recueil mais vrai roman qui noie le
lecteur dans le doute. Déversant une réalité dans le marasme de fiction,
il appartient au lecteur de distinguer le vrai du faux et de déterminer
ce qui fait preuve de réalité et ce qui est pure fiction. Marcelo
Damiani nous embarque dans les délires névrotiques de David Nevel ; ses
hallucinations littéraires et sa folie douce amère qui furent le levier
de son génie créatif.
Jouant sur le thème de la variation les histoires se suivent, se ressemblent mais ne sont jamais identiques à la fois. Les blondes deviennent rousses, les morts deviennent vivants tandis que d’autres faits restent des constantes. Dans un pur exercice de style au service d’une histoire flottant dans la psyché de son auteur qui n’a que sa folie créatrice comme limite. « Le sens de la vie » est un roman intensément dingue et follement jouissif.
Jouant sur le thème de la variation les histoires se suivent, se ressemblent mais ne sont jamais identiques à la fois. Les blondes deviennent rousses, les morts deviennent vivants tandis que d’autres faits restent des constantes. Dans un pur exercice de style au service d’une histoire flottant dans la psyché de son auteur qui n’a que sa folie créatrice comme limite. « Le sens de la vie » est un roman intensément dingue et follement jouissif.
« Le sens de la vie n’est rien d’autre que la vie du sens. Le
symptôme manifeste d’une somme infecte de questions sans réponse dont le
résultat est le monde. Désir et déception. La folie de personnalités
permissives, de croyances instables et ambivalentes, d’infructueuses
tentatives d’oubli. Un film tourné à partir d’un scénario épouvantable,
par un réalisateur incompétent et avec toute une série d’acteurs
médiocres qui se prennent pour des génies. »
Ce court texte percute par son thème, sa singularité et sa folie.
Mais ce roman reste avant tout d’une qualité exceptionnelle et brille
par sa fausse ambigüité qui vous perdra au fil des pages.